Le Saint-Siège : l'Espagne et la France : le différend religieux entre Madrid et Rome, les mariages espagnols
NE même augurait bien de la tournure prise par les négociations. . «affaire d'Espagne, lit-on dans le Post-Scriptum de sa dépêche du 17 avril (1) peut être considéré comme terminée. La ratification de la vente des biens ecclésiastiques a été envoyé à Madrid et M. Castillo a été admis comme Plénipotentiaire de la reine Isabelle, chargé de négocier avec le Saint-Siège au même titre que l'avait été autrefois le Vicomte de Carreira pour le Portugal». À partir de ce moment et pendant près de deux mois, ni dans les rapports de Rossi, ni dans les notes du Département, il n'est plus question des affaires d'Espagne. Ce silence est probablement dû au fait que, tant à Paris qu’à Rome, on attend une solution. On désire voir comment vont s’aplanir les complications inattendues qu’une imprudence du représentant de l'Espagne venait de faire surgir. On veut s'orienter avant de voir si une nouvelle intervention du Cabinet des Tuileries sera nécessaire et de nature à faciliter la conclusion, momentanément remise en question, d’un accord plus indispensable que jamais. C'est seu. lement après müûre reflexion, après un examen attentif de la situation que, le 6 juin 1845, Guizot jugera le moment venu de recommander à Rossi «d'employer ses bons offices pour aider, autant qu'il dépendra de lui, l’aplanissement des complications
qui existent». Paris, 6 juin 1845 (2).
Monsieur, la Convention signée par M. Castillo avec le SaintSiège le 27 avril dernier cause en ce moment une vive émotion . en Espagne et a jeté le Gouvernement de la Reine dans une vé-
ritable crise,
(1) Rome. Volume 985. Direction Politique, n° 3, folio 292. Rossi à Guizot. Rome, 17 avril 1845. (2) Rome. Volume 986, n° 0, folio 33. Guizot à Rossi. Paris, 6 juin 1848.