Le Saint-Siège : l'Espagne et la France : le différend religieux entre Madrid et Rome, les mariages espagnols

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faut dès le début se mettre à même non de demander plus chemin faisant, mais de pouvoir au contraire se contenter de moins.

Un autre doute s'élève dans mon esprit, un peu confusément, il est vrai. Les deux parties parlent également de dotation du Clergé et il paraît qu'elles ont, sagement peut-être, evité de se demander ce que chacune d'elles entendait réellement par ces paroles. Je ne sais, mais il se pourrait bien que le jour où il faudrait enfin s'expliquer nettement, ce fut là un nouveau sujet de débats et de discorde.

Toujours est-il, Monsieur le Ministre, que je suis profondément convaincu des dispositions conciliantes du Cabinet Pontifical dans la mesure de ce qu’il croit lui être possible vis à vis du Clergé espagnol. Il en a donné des preuves dans lés modifications consenties relativement aux autres points du projet de Concordat et l'arrangement adopté pour les Evêques d'Outremer. Je suis persuadé, ainsi que j'ai déjà eu l’occasion de le dire à Votre Excellence, que loin de vouloir susciter des embarras au Gouvernement espagnol, le Saint-Siège se prêterait, s'il était nécessaire, à un arrangement analogue pour les Evêchés de l'Espagne Continentale. [Il appartient au Gouvernemeut espagnol de décider s’il ne lui convieut pas peut-être de s'en temir à des arrangements partiels jusqu’au jour où il pourra offrir à la Cour de Rome quelque chose de définitif et de solide relativement à la dotation du Clergé:»

«Ce que vous me mandez de vos entretiens avez le Cardinal Secrétaire d'Etat sur les négociations pendantes entre le SaintSiège et l'Espagne, ainsi s'exprime la dépêche que le Département adressait à Rossi le 26 Décembre 1845 (1), après avoir pris Connaissance du rapport qu’on vient de lire, résume très nettement la politique de la Cour de Rome dans cette question. Pour

(1) Rome. Volume 986, n° 28, folio 136.