Le serment de liberté et d'égalité en Maine-et-Loire
RARE
de Saint-Jean-de-la-Cheverie, au Mans, écrivait, le 12 décembre 1792, de La Corogne (Espagne), à son vicaire, alors exilé à Jersey : « Le 17 septembre, le commissaire d'Angers et Bachelier nous réunirent dans la cour du château de Nantes, sur les 6 heures du soir, pour nous lire le décret de l'Assemblée du 14 août précédent, qui privait de tout traitement les ecclésiastiques qui ne préteraient pas le serment d'être fidèles à la nation, de soutenir la liberté et l'égalité et de mourir en les défendant. Personne n'ayant répondu, Bachelier promit une pension de cinq cents livres à tous les vicaires de son département qui le prêteraient ; et observant toujours le même silence, il nous remit jusqu'au lendemain à faire nos réflexions, jour auquel la municipalité viendrait, sur les 10 heures, pour le recevoir. Le 18, deux Angevins succombèrent et prêtèrent serment, Le 19, au matin, le sieur Bachelier se hâta de nous laire passer dans les hourques, avec nos malles e. nos équipages, pour nous rendre par la Loire à Paimbœuf. » (Anjou historique, XII, 617.)
Le 5-mai 1793, un autre ecclésiastique manceau écrivait : « Le 17 septembre, les commissaires d'Angers et du Mans haranguèrent, avec une éloquence mâle, tous les prêtres d'Angers et du Mans, en leur représentant le danger où ils allaient être exposés en passant en pays étranger ; que l’Assemblée n'exigeait plus qu'un serment civique ; que s'ils refusaieni Ge le faire, ils prouveraient qu'ils n'aimaient pas leur pays ; que les vicaires auraient la demi-pension, et que, pour melire de l’ordre. dans cette affaire, la municipalité de Nantes tiendrait deux bureaux où chacun irait se présenter pour faire le serment civique. Le discours fini, chacun se retira sans dire mot. Le 18, aucun ne se présenta pour. ledit serment. Le 19, les commissaires rassemblèrent tous les prêtres ; un des deux, M. Bachelier, leur dit : Messieurs,