Le système continental et la Suisse 1803-1813

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noms dans la pétition de 1808, cinq au moins lui durent l'existence. C'était en premier lieu la maison Vaucher-Dupasquier, souvent mentionnée à Leipzig et à laquelle ses gros capitaux permettaient de faire aisément face aux mauvaises années. De toutes les manufactures neuchâteloises, c’est elle qui atteindra dans les meilleures conditions la fin de la période napoléonienne{. Venaient ensuite la maison Bovet & Cie, à Boudry ; H. Dupasquier frères, à Marin; Daniel Verdan, à Grandchamp ; Louis Verdan père et fils, aux Isles?.

Ces établissements se soutiendront jusqu’à la chute du régime impérial et c’est à leur activité qu’on peut attribuer l'accroissement peu considérable mais régulier dès 1808, du nombre des ouvriers en indiennes.

Quant aux trois autres maisons, elles abandonnèrent la lutte, victimes des dernières années du régime: la maison du Bied près Colombier, propriété du petit-fils de Jean-Jacques de Luze et doyenne des fabriques d’indiennes neuchâteloises, fut transformée en 1814 en un hôpital militaire; la maison Dupasquier & Cie, à Saint-Blaise, se ferma en 1815; la maison Verdan, à la Borcarderie, disparut peu de temps après $.

En 1811, l’émigration et le chômage avaient fait de tels progrès dans toutes les branches industrielles, que le gouvernement jusque-là impassible s’était ému. Il ouvrait une souscription par actions de 100 livres chacune, destinée

4 En 1815, la maison Dupasquier occupait à elle seule 538 ouvriers et payait annuellement en salaires 100 000 livres neuchâteloises.

Allg. Ztg., 22 juin 1808 ; — Jenny, Il, p. 94.

2 Helv. Alm., 1818, p. 157.

3 L'ancienne fabrique du Bied, où furent logés en 1814 plus de 2000 Autrichiens et Prussiens blessés, fut reprise par MM. Robert et Bovet et transférée à Thann en Alsace, Les sources ne s'accordent pas sur le sort de la maison A. Verdan. D’après une version, elle aurait été transformée en manufacture de draps de laine ; d'après une autre, elle fonctionnait encore en 1817 comme fabrique d’indiennes. Elle paraît en tous cas avoir disparu en 1820.

Helv. Alm., 1818, p. 187 ; — Musée neuch., 1882, p. 118 ; — Petitpierre, p. 236 ss.