Le système continental et la Suisse 1803-1813

La crise dans les districts bernois,

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qui trouvait en abondance dans son propre territoire les lins et les chanvres nécessaires, ajoutait à ces causes de décadence la concurrence ruineuse de ses toiles fabriquées à bon marché.

Ainsi, le système continental enleva définitivement à la fabrication des tissus de lin son caractère de grande industrie, trompant l’espoir de ceux qui croyaient sa renaissance assurée par la crise du coton.

Des deux centres de fabrication de toiles de lin, Berne et la Suisse orientale, c’est le premier qui eut le plus à pâtir de la politique française.

Bien qu’en diminution au cours du dix-huitième siècle, cette industrie avait une certaine importance pour l’ancienne République bernoiïse et son exportation s’élevait à cinq millions de livres. Seule, elle résista à la tourmente de la Révolution qui avait emporté les fabriques d’indiennes et fait disparaître dans les campagnes la filature du coton. De ce fait, elle prenait pour le canton une importance double, ce que ne manquaient pas de faire ressortir les mémoires et les pétitions adressés au gouvernement bernois après les prohibitions de 1803 ?.

Les rapports des mesureurs officiels, qui se font chaque année l’écho des plaintes amères des tisserands, fournissent sur la marche de la fabrication quelques indications précises.

Dans quinze districts, on mesura : de septembre 1804 à septembre 1805, 12464 pièces de toiles.

» 1805 » 1806, 13033 >» » » 1806 » 1807, 1123531. > > 1807 >» 1808, 11567 » » > 1808 » 1809, 11 860 >» >» > 1809 > 1810, 12674 » > » 1810 » ASIA ESS > > 1811 > 1812, 8823 >» > » 1812 » 1813, 10226 » » à

Recès, 1812. | Arch. Berne, Man. des Kommerz., 30 janvier 1804. Arch. Berne, Man. des Kommerz., 1804 à 1813.

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