Le système continental et la Suisse 1803-1813

— RTI et en Russie ; l'Allemagne recevait les deux articles en quantités égales.

Avant la hausse générale des tarifs sous la Restauration, quelques mois après la chute du système continental, l’industrie de la paille représentait à Fribourg un capital d’environ 340 000 francs et produisait annuellement 600 000 pièces tressées!, À partir de ce moment, elle resta un solide élément de l’industrie fribourgeoise.

$ 15. L'horlogerie et la bijouterie.

Ces industries s’étaient presque entièrement concentrées dans les deux régions qui cessèrent d’être suisses pendant la Médiation, à Neuchâtel et à Genève, où elles prirent au dix-huitième siècle une magnifique expansion.

Dans la principauté, le genre de travail inauguré par Daniel Jean-Richard avait de toutes manières transformé la vie sociale des districts montagnards. Au contraire de l’industrie genevoise qui restait soumise à un régime corporatif sévère, l’horlogerie neuchâteloise put se développer librement ; elle occupa bientôt les villages les plus écartés du Jura; puis, des hautes vallées, elle gagna les autres parties du pays. A la fin du dix-huitième siècle, du territoire exigu de la principauté, elle débordait d’un côté sur le val Saint-Imier et l’Evêché de Bâle et de l’autre sur la vallée de Joux. A la veille de la Révolution elle occupait des horlogers universellement connus comme Jaquet-Droz, Abram Breguet, Houriet, Ferdinand Berthoud, et envoyait par milliers ses chronomètres au dehors.

Les montres neuchâteloises avaient uni leurs destinées commerciales à celles des dentelles; elles trouvèrent leurs premiers débouchés dans les provinces limitrophes françaises, en Bourgogne, à Lyon, puis s’écoulèrent sur les grandes foires du royaume, notamment à Beaucaire. Elles prirent

1 Kuenlin, p. 221.

L’horlogerie et la bijouterie au dix-huitième siècle.