Le système continental et la Suisse 1803-1813

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L’intensité de la crise pendant les premiers mois de 1811 provoqua à la fin de l’année un appel à Paris. Un mémoire envoyé par la Chambre de commerce de Genève au ministre de l’intérieur établissait une douloureuse comparaison entre la prospérité de jadis et la détresse actuelle et demandait instamment quelques avantages commerciaux qui pussent préserver l'horlogerie de la ruine totalet. La réponse de Paris ne fut pas défavorable; mais le gouvernement français avait compris trop tard combien il eût été nécessaire de soutenir cette industrie, redoutable concurrente de l’Angleterre ; les quelques réformes qu’il octroya à ce moment ne pouvaient plus en aucune façon améliorer la situation.

La bijouterie se maintint plus solidement que l’horlogerie pendant le régime impérial, bénéficiant surtout de la vogue croissante de ses boîtes à mécanisme dont elle avait infiniment perfectionné la fabrication. Les Genevois tirèrent aussi un parti avantageux des ressorts-timbres, inventés à la fin du dix-huitième siècle et qu’on n’avait jusqu’alors adaptés qu'à des boîtes de grandes dimensions. On les introduisit dans les médaillons, les tabatières, les étuis et surtout dans les montres à répétition. On put varier à linfini la forme

à 1786 pouvait s’élever jusqu’à 12 francs. En 1812, il était tombé à 2 et 4 fr.

Arch. Genève, Industrie, 500, 1810; 499, 2, 1811; — Id. PH, CCCXT, A 36, 2, 4811.

1 Ce mémoire portait sur trois points ; il demandait :

10 Les mesures les plus strictes pour empêcher l'importation en France des articles d’horlogerie étrangère et tout spécialement des produits neuchâtelois. 20 La suppression des droits de transit en Italie.

30 La possibilité de participer aux avantages procurés à l’industrie française par les licences. (Voir page 30, note 2.)

Le duc de Cadore opposa sur ce dernier point un refus catégorique; mais il promit de faire droit aux deux premières demandes. Un décret impérial du 26 décembre 1811 affranchissait en effet des droits de transit en Italie les ouvrages d’horlogerie certifiés de fabrication genevoise. On cherchait aussi à obtenir pour l’industrie genevoise des commandes pour la maison impériale, mais sans succès.

Arch. Genève, PH, CCCXI À, 369, 2, 3, 7 et 26 décembre 1841, 11 janvier 1812.

La bijouterie genevoise.