Le système continental et la Suisse 1803-1813

fut enfin l’annonce du couronnement de l'Empereur. Ce dernier événement qui nécessitait l'envoi d’une mission de félicitation paraissait une excellente occasion de rappeler à Napoléon le sort fait à la République alliée.

La députation extraordinaire qui partit au mois de mal pour Paris était composée de six membres. Trois d’entre eux, MM. de Jenner, Reinhard et Heer, étaient chargés de s’occuper plus spécialement des affaires commerciales!, et de s’enquérir de tous les moyens propres à faire aboutir un traité avec la France?.

Au milieu des fêtes brillantes du couronnement, la mission et les intérêts qu’elle représentait passèrent inaperçus. Elle fut, comme on pouvait s’y attendre, renvoyée au ministre de l’intérieur avec l’autorisation de présenter à celui-ci quelques considérations sur la question commerciale. Au moment de quitter Paris, la députation reçut une lettre de Champagny qui se déclarait prêt à prendre connaissance du mémoire. Si peu que ce fût, il fallait en profiter.

Cette année-là déjà, la Diète avait installé dans son sein une commission destinée à étudier la crise économique et les moyens d'y parer. L'année 1805 avait vu naître, sur l'initiative du Landamman Glutz de Soleure, un comité commercial de caractère permanent, composé du conseiller Jenner, de Biedermann de Winterthour, Herzog d’Effingen d’Argovie, Heussler de Bâle ; il siégeait à Zurich sous la présidence de Reinhard. C’est à cette commission d’hommes autorisés que fut confiée l’élaboration des nouvelles propositions à présenter à la France.

Le Comité commercial de Zurich fut dirigé dans son travail par des considérations assez différentes de celles qui avaient

1 Le gouvernement de Saint-Gall aurait voulu envoyer à Paris une députation exclusivement industrielle. Il correspondit activement à ce sujet avec d’autres gouvernements cantonaux.

Wartmann, p. 237, 3.

2 Recès 1804.