Le système continental et la Suisse 1803-1813

on

inspiré le Mémorial de 1803. Il comprenait l'obligation de faire la part aussi large que possible aux visées protectionnistes de la France. Il voulait avant tout rassurer pleinement l’empereur et lui démontrer l’innocuité de l’industrie suisse à égard des manufactures françaises. Il réduisait ses ambitions aux objets strictement indispensables. Après avoir müûrement pesé les projets des diverses autorités commerciales suisses, il s’en tint aux demandes suivantes proposées par le Directoire de Zurich :

1° Diminution des droits d’entrée sur les mousselines, toiles de coton et toiles peintes dont on aurait reconnu l’origine suisse.

2° Autorisation d'importer en Suisse le lin des départements qui en produisent en surabondance.

3° Quelques facilités pour le transit par la France et l’Italie. Cette demande visait surtout le trafic à destination de lEspagne par la République cisalpine, de Milan à Gênes.

La première question était abondamment commentée. On attirait l’attention de l’empereur sur la minime répercussion des décrets de brumaire sur l’industrie britannique; la hausse continuelle des marchandises anglaises, dès 1803, en était la meilleure preuve.

On insistait sur le fait que les manufactures suisses, assez importantes pour nuire à lAngleterre, ne seraient jamais assez puissantes pour arrêter les progrès de l’industrie française. Les produits suisses ne devaient être considérés que comme un complément nécessaire à ceux des manufactures impériales. On ne demandait une réduction de droits que sur les articles d'importance majeure pour la France, telles les toiles de coton, indispensables aux fabriques d’indiennes et à l’habillement du peuple. Le système d’impositions proposé par la Suisse paraissait, à cet égard, concilier les intérêts des deux nations en laissant à la France le monopole des articles fins et à la Suisse celui des articles ordinaires dont