Le système continental et la Suisse 1803-1813

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la fabrication se soutenait difficilement en France par suite de la cherté de la main-d'œuvre.

Ces propositions, propres à satisfaire le protectionnisme le plus intransigeant, furent résumées en un mémoire et expédiées à Champagny. Lorsqu’elles atteignirent leur destinataire, le ministre était parti.

Heureusement, l’occasion de le rejoindre se présenta bientôt. À la proclamation de l’empire avait succédé, peu de mois après, la transformation de la République cisalpine en royaume d'Italie (mars 1805) et le couronnement de Napoléon à Milan était annoncé pour le mois de mai. Le gouvernement suisse prit en hâte des mesures pour féliciter l’empereur à son passage en Savoie et reprendre en même temps les démarches abandonnées en 1804.

La députation de quatre membres, conduite par l’ancien Landamman de Wattenwyl atteignit, le 17 avril, Chambéry, lieu choisi pour la rencontre. En attendant d’être reçu par l’empereur, Wattenwyl remit à Champagny le mémorial rédigé au commencement de l’année. Le ministre promit d’en faire un examen attentif et de le recommander à l'Empereur. Sur le premier point, la modification des décrets de Brumaire, il refusa de se prononcer nettement. L'Empereur, disait-il, était forcément limité par les exigences du commerce français, par les événements politiques, la guerre avec l'Angleterre. Quant aux deux dernières questions, leur solution affirmative ne pouvait offrir de doute 2.

L’audience accordée le soir même par Napoléon, n’apporta aucun élément nouveau. Elle prit un moment une tournure fort désagréable. Après avoir exprimé, en termes généraux son désir de venir en aide à la Suisse, autant que le per-

1 Ce système comportait un droit modéré sur les articles dont la valeur du quintal poids de marc, n’excéderait pas 1200 francs, un droit un peu plus fort pour ceux d’une valeur inférieure à 1500 francs par quintal, et ainsi de suite.

Arch. Zurich, Handelssachen. ? Recès, juin 1805 : Rapport de la Députation suisse à Chambéry.