Le système continental et la Suisse 1803-1813

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tés avaient séparés au dix-huitième siècle. Aplanissant ces oppositions d'intérêts, la menace du danger fit comprendre à tous la nécessité d’une cohésion plus étroite.

Cet état d’esprit se traduisit, dès la première heure, par la convocation des premiers congrès commerciaux suisses, à Aarau, en 1803 et à Zurich, en 1805. Les graves événements des années suivantes ne pouvaient que fortifier ce désir d’entente et d'union. En 1811, le Directoire de SaintGall lança un projet instituant un congrès qui devait se réuair régulièrement à Zurich et auquel chacune des principales villes commerciales enverrait deux délégués; on désirait constituer ainsi une sorte de fédération suisse du commerce qui discuterait toutes les questions importantes et prendrait, à l’étranger, notamment en France, la défense des intérêts suisses {. Cette combinaison ne se réalisa pas; elle n’en est pas moins caractéristique pour l’époque de réaction fédéraliste qu'était la Médiation.

Indéniablement, la période du système continental, temps d'épreuves commun à tous les cantons et à toutes les classes, contribua à entretenir, au sein du peuple suisse, des sentiments d'union et de solidarité dont les fruits ne devaient pas être perdus.

Nous arrêtons ici notre travail. Nous avons assigné, à cette étude, comme limite extrême, l’année 1813 ; la répercussion de la politique napoléonienne devait se faire sentir bien après cette date et provoquer de nouvelles ruines.

La crise laissait le peuple gravement affaibli et en mauvaises conditions pour résister à la disette qui devait rendre tristement célèbres les années 1816 et 1817.

1 Wartmann, p. 290.