Le système continental et la Suisse 1803-1813

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les spéculateurs et les contrebandiers sur lesquels on rejetait la responsabilité de la situation.

Cette animosité visait en premier lieu la ville de Bâle qui, de par sa situation géographique, se prêtait à des entreprises de ce genre.

Bâle avait passé de 1798 à 1803 par une crise économique intense; il était compréhensible que, frappés encore par les décrets français, ses commerçants cherchassent pour ne pas sombrer à se dédommager par des moyens illicites. Mais, depuis quelque temps, ils avaient abandonné la prudence la plus élémentaire; leur trafic s’exerçait au vu et au su de tous et constituait un danger permanent pour la Suisse. De plus, en jetant dans le pays une quantité de produits manufacturés anglais, ils contribuaient à déprécier encore l'industrie indigène. Niles récriminations de leurs compatriotes, ni les allusions menaçantes de l’autorité française, n'avaient suffi à réfréner la périlleuse activité des Bâlois. C’est à leur compte que s’établissaient toujours la plupart des dépôts de marchandises prohibées signalés par les douaniers français sur la ligne du Jura.

Les reproches formulés par les Suisses contre les Bâlois comprenaient aussi une part de blâme indirect à l'adresse des gouvernements cantonaux et de l'autorité fédérale. Les cercles commerciaux vivaient encore généralement dans l'illusion que seule la contrebande empêchait la conclusion du traité commercial. On eût pu suivant eux, prévenir les décrets de février en donnant à l'Empereur contre la marchandise anglaise les garanties nécessaires que tous récla-

maient maintenant à grands cris 1.

qu’elle livrait à la Suisse. Les négociants en avaient manifesté un vif mécontentement. « Tout ceci, écrivait le lieutenant du Petit Conseil, La Fléchère, à son gouvernement, me fait craindre qu’il n’y ait quelque projet d'adresse de réunion à la France. »

Corresp. du P. C. vaudois, 11 avril 1806; — Allg. Zig., 19 avril 1806, corr. du 12 avril; — Basler Neujahrsblatt, 1903, p. 19.

4 « Voilà la voie qu’on aurait dû suivre dès 1803, s’écriait le Mémorial de