Le système continental et la Suisse 1803-1813

autres le nom des frères Mérian, déjà compromis en 1806, et sur lesquels pesaient les plus lourdes charges.

La note exigeait enfin que la Suisse édictât de nouvelles mesures, en premier lieu l’imposition immédiate du séquestre, non seulement sur tous les produits manufacturés anglais, mais sur toutes les denrées coloniales. Les premières devaient être confisquées comme marchandises prohibées, aux secondes, devait être appliqué le tarif de Trianon. Ce système, disait le message, n’admettait « aucune composition ni la moindre modification !. »

Napoléon avait bien calculé l’effet que ses sommations produiraient à Berne?; mais il ne voulait pas dépasser la mesure. En raison de ses bonnes relations avec Wattenwyl, il tenait à ne pas traiter celui-ci avec la brusquerie dont il avait usé en 1806 avec Mérian. Peut-être aussi ne désirait-il pas éveiller un violent mouvement d'opinion publique en Suisse et préférait-il ne pas exciter des soupçons au sujet du coup de main qu’il méditait déjà contre le canton du Tessin. Le fait est qu'il se servit d’un moyen confidentiel pour préserver le Landamman d’un complet découragement; il employa l'entremise d’un de ses aides de camp, le propre fils de Wattenwyl5.

Elle dénonçait par contre trente-sept maisons de Bâle, dont les noms furent communiqués aux autorités de ce canton avec la demande d’une enquête sévère. La réponse du gouvernement bâlois vint démontrer à quel point ces accusations étaient sujettes à caution. Une des maisons visées n’avait jamais existé ; une seconde, celle de « Christophe Bourcard, » avait disparu depuis 1806; sept autres, qu'on avait désignées comme d'importants établissements, ne vendaient qu’en détail et ne pouvaient avoir fait de grosses spéculations. D'une façon générale, tous les commerçants fournissaient sur la quantité et la provenance de leurs marchandises des explications satisfaisantes. .

Arch. Bâle, Kont. Syst., P 4, 10, 14 et 19 novembre 1810 ; — Wartmann, p. 258.

1 Nous avons reproduit comme pièces-annexes la série de ces quatre notes qui, à notre connaissance, n’ont été publiées nulle part dans leur texte intégral.

? A Paris, Maillardoz avait reçu au même moment du duc de Cadore une note très rigoureuse.

# Le jeune Nicolas de Wattenwyl avait d’abord pris du service en

5