Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

APPENDICE

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8. Le tombeau de Desilles. — Les soldats révoltés de Châteauvieux. — Incidents politiques.

La révolte des soldats Suisses de Châteauvieux et l’acte héroïque du lieutenant Desilles, qui avaient inspiré la pièce de Desfontaines, donnèrent également naissance à des discussions ardentes entre les républicains modérés et les Jacobins.

L'Assemblée déclara que Desilles avait bien mérité de la patrie, mais tandis qu’il devenait, pour les constitutionnels, l’objet d’un culte patriotique, les Jacobins se prononcèrent pour les révoltés.

Aumois de mars 1792, l'Assemblée législative ayant voté une amnistie politique, les Jacobins annoncèrent à grand bruit le retour de quarante et un soldats de Châteauvieux qui se trouvaient aux galères, à Brest. Une ovation leur fut préparée et on décida qu’une fête politique aurait lieu à cette occasion.

David, Collot d’Herbois, M.-J. Chénier, Théroigne de Méricourt pétitionnèrent dans ce but auprès du conseil général de la Commune de Paris.

Aussitôt les Jacobins demandèrent qu’une députation de chacune des sections de Paris fût invitée à assister à la fête. C’est alors que le poète Roucher, désigné pour y représenter ses concitoyens, fit cette belle réponse :

« J'accepte la députation, mais à la condition que « le buste du généreux Desilles sera porté en triomphe « par les soldats de Châteauvieux, afin que tout « Paris étonné contemple l’assassiné au milieu de « ses assassins. »

La parole de Roucher, qui trouva des admirateurs dans le Journal de Paris et jusqu’à la tribune de l'Assemblée législative, souleva de la part des Jaco-

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