Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

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proportion des députés des autres décimateurs. » On appelle « la protection particulière » du roi sur les orûres religieux, et l'on réclame que les vœux puissent redevenir valables à 16 ans pour Les filles et à 18 pour les hommes. On nedit rien contre les droits et privilèges du haut clergé, mais on proclame que « les évêques, étant chargés du dépôt sacré de la foi, la connaissance et décision de toutes les matières qui peuvent avoir trait à la sainteté des dogmes el à la pureté de la morale » leur soit réservée « exclusivement à tous autres, comme les seuls juges en ce qui co®cerne la foi et la règle des mœurs. »

Cette déclaration est faite en vue surtout d'empêcher que l’Assemblée nationale n’accueille les vœux des curés et ne s’attribue l'autorité de procéder à la réforme complète de l'Église gallicane. Dans le but plus général d'empêcher les États généraux d'aboutir, Monseigneur insiste contre le vote par tête, pour «la conservation de l'opinion par ordre, comme conforme aux antiques usages de la monarchie, comme étant la seule vraiment constitutionnelle, la sauvegarde la plus sûre de l’autorité royale, de la dignité de la couronne et de l’ordre public. »

L'auteur du cahier ecclésiastique d’Auch semble aussi fanatique en 1789 que s’il eût parlé un siècle auparavant, au milieu des Dragonnades :

« Les rois de France, sire, comptent toujours parmi leurs titres les plus glorieux le titre de Roi très-chrétien, de Fils ainé de l’Église ; et la g'oire du nom français tira toujours son principal lustre de l'attachement inviolable de la nation à la religion catholique et du zèle qu’elle témoigna dans tous les temps pour la défense de son culte, la pureté de sa morale et l'intégrité de ses dogmes.

« Un esprit de philosophie et d'impiété a répandu depuis plusieurs années dans tout le royaume un esprit de système qui altère tous les principes religieux et politiques,