Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LA LUTTE ÉCCLÉSIASTIQUÉ 917

grand poids qu'offrent les devoirs pénibles du ministère, ont cependant des revenus si minces qu’ils ne peuvent pas donner de quoi vivre, contre cette belle métaphore de l'Écriture : non ligabis os bovi trituranti. »

L'évèque d'Oloron parvient à se faire nommer dans le pays de Soule. Seulement il lui faut laisser passer dans le cahier de Mauléon (1) toutes les réclamations des curés, Y compris celle « d’une maison presbytérale avec grange el grenier.»

Plus forts vis-à-vis d'un clergé inférieur épouvanté el séduit, les évèques de Conserans et de Perpignan, — ce dernier, avec son vicaire général, — enlèvent la députation et suppriment les cahiers. C'est aussi, sans cahier, que l'évêque de Bayonne, qui n'a pu se faire nommer à son siège, passe en Navarre.

L'évèque de Montauban obtient de même son élection hors de chez lui, à Rivière-Verdun. Mais, comme son confrère d'Oloron, il est forcé de subir un cahier (2) trèscontraire au clergé supérieur et où l’on confie non pas à l'épiscopat, mais « à la nation le soin d'améliorer le sort des curés el vicaires. n

Le cahier ecclésiastique de la sénéchaussée d’Auch (3) est signé par l'archevêque et très-manifestement rédigé sous son inspiration, sous sa dictée. Des griefs et vœux des curés, il n’est question que tout à la fin et sous cette forme très-sèche : « Demander aux États généraux l'amélioration du sort de messieurs les curés, à opérer par des moyens locaux le plus promplement qu'il sera possible. Demander que messieurs les curés soient en droit de nommer leurs députés au bureau diocésain et de les y avoir en

(1) Arch. Parl. t. III. p. 29. 2) Ibid. V. 114-716.

3) Ibid. t. V, p. 581-583,

)

(4) Ibid, +. I, p. 94-94,