Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

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tous les titres. Les gros décimateurs ont, n'importe coniment, dans leurs mains, les biens des églises; ils doivent s’empresser de les vider et de les sacrifier à l'essentiel. savoir, encore une fois, les pasteurs, les églises et les pauvres. Les autres établissements, quels qu'ils soient, ne peuvent venir qu'à la suile, »

Le Supplément au cahier de Bigorre rétablit l'artiele par lequel les curés, « vrais pasteurs », réclamaient de redevenir « seuls prédicateurs efficaces, au lieu des moines et religieux. » Il maintient que « la meilleure manière de faire cesser les scandales qui font gémir l'Église et triompher l'incrédulité, c'est... de rendre aux pasteurs des paroisses toute la prépondérance de leur état. »

Le cahier de Pamiers (1}, rédigé sans doute par un pro fesseur, est principalement consacré aux « réformes nécessaires dans les collèges royaux. »

Les « plaintes », ajoutées par le vicaire de la cathédrale, sont tout-à-fait opposées au clergé dominant.

Autres vives « doléances des prébendés du chapitre de Lombez », dans les pièces annexées aux élections des pays et comtés de Comminges et Nébouzan, où deux curés sont élus, sans cahier (2). Les chanoines inférieurs se plaignent des gros dignitaires, : qui, au nombre de douze, tandis qu'ils sont vingt-quatre, mangent les deux tiers dés revenus du canonicat. Ils demandent qu'il n'y ait que des chanoines égaux dans un chapitre et que les revenus soient également partagés entre tous ceux qui célèbrent l'office. Il en est ainsi, ajoutent-ils, dans la plupart des églises du royaume; « il serait vrai de dire qu'il y a un tiers-état dans le clergé, les prébendés des chapitres, les curés congruistes et les vicaires qui, les uns et les autres, étant seuls chargés du plus

(1) Ibid. IV, 279-280. (2) Ibid, 11, 351-354.