Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

220 LES CAHIERS DÉS CURÉS

1770, était devenu en 1781 archeyèque de Bordeaux. Il avait fait partie de l'Assemblée des Notables en 1787. Après avoir été des premiers de son Ordre à se rallier au tiersétat, il devait devenir, après la prise de la Bastille, garde des sceaux, se compromettre vis-à-vis du pape jusqu'à contresigner la promulgation des lois et décrets relatifs à la Constitution civile du clergé, puis, renvoyé du ministère, en novembre 1790, comme suspect de trames contre-révolutionnaires, être destitué de sa prélature pour refus de serment, émigrer et redevenir, en 1802, archevêque d'Aix, où il mourut en 1810.

Il fut élu sans contestation le premier des députés ecclésiastiques de la sénéchaussée de Bordeaux, fit arriver avec lui son principal vicaire général, et agréa pour compléter la députation de la capitale de la Guienne les curés de Blaye et de Valeyrac.

Dans le cahier, remis à ces quatre représentants, les questions délicates sont évitées, ou des moyens, même contradictoires, de conciliation sont proposés. Aa d'un côté, l'on dit (art. 4) que l'antique distinction des trois Ordres sera reconnue « inviolable et constitutionnelle. » D'autre part, on déclare (art. 23) « s’en référer aux États généraux quant au vote par ordre ou par tête. » Les intérêts du clergé inférieur sont pleinement satisfaits par l'article 32 : « Un des premiers soins des députés sera d’insister sur tous les moyens justes et convenables d'améliorer Le sort des curés et des vicaires non suffisamment dotés (1).

Grâce aux sympathies dont l'archevèque de Bordeauxétait honoré dans toute la province d'Aquitaine, son suffragant d'Agen passa sans pee, avec deux curés et un cahier assez libéral (2). À Condom (3), les curés nommèrent l’un d’eux,et

(1) Arch. Parl. t. II, 392-394,

(2) 1bid. I, 675.

(3) Ibid, IL, 33-36,