Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LA LUTTE ECCLÉSIASTIQUE 291

poussèrent leurs revendications jusqu'à réclamer le prompt rétablissement des conciles et synodes, ainsi que « la vérification des biens du clergé en chaque diocèse par ordre des Etats généraux. »

Cependant, battu au chef-lieu de son diocèse, l’évêque de Condom rencontra à Nérae des électeurs qui l'investirent d'un mandat libéral (1). L’ « ordre des curés » s'affirme aussi bien là qu'ailleurs ; il exige notamment que si, comme on 1614, les États généraux admettent les Agents-généraux du clergé, chargés de tous les intérêts ecclésiastiques, l’un de ces agents doive être un curé.

Dans le Périgord, la députation est formée d’un archiprêtre et d'un curé de campagne, au détriment des évêques de Périgueux et de Sarlat.

Les curés de Libourne choisissent un pasteur de village et demandent avec une netteté parfaite (2) : que les biens d'Église soient ramenés et réservés à leur destination : que l’Assemblée nationale, « en son amour pour le bien » procure au clergé de France ce qu'il n'a pu obtenir malgré ses réclamations séculaires, la tenue des conciles « pour remédier aux abus qui se sont introduits dans l’administration ecclésiastique. »

À Tartas et à Castelmoron en Albret, Jes curés l'emportent sans le moindre trouble.

À Bazas, l'évêque obtient la majorité ; il fait mettre au cahier : (3)« queles droits, honneurs, prérogatives etdistinctions dont le clergé a toujours joui font partie de la constitution française », et — ce qui est rejeté par la totalité des curés de France, — «que le clergé conserve l’administration paternelle et bienfaisante de ses décimes. »

(1) Arch. parl. t. IT, 503-506. (2) Ibid. t. IL. p, 266-267. (1) Ibid. V, 551-554.