Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LA LUTTE ECCLÉSIASTIQUE 239

députés auraient été mis à la portée de juger de l'état des finances. « Le ton en est très modéré et tel qu'il convient à l'Ordre du clergé et à des sujets respectueux et soumis... « Recevez, ete. Ÿ 4.-A. pp. arch. de Bourges. »

A la place du cahier du clergé du Berry, les Archives parlementaires donnent deux cahiers : l’un ultra-épiscopal et l’autre anti-épiscopal. Les « respectueuses doléances de l'Église métropolitaine de Bourges »{1) contiennent cet appel aux curés : « Nous osons le dire, l'union entre tous les ministres de l'Église est plus nécessaire que jamais. Les incrédules se réunissent pour détruire, s’il était possible, la religion de Jésus-Christ ; ils attaquent de front la révélation, la tradition, la divinité des Saintes Écritures, et osent tourner en dérision les espérances et les craintes d’une autre vie. Unis à ceux que l'Esprit-Saint a établis pour les conduire et diriger leur zèle, les ecclésiastiques du second ordre doivent se réunir aux chefs de la milice sainte pour repousser les efforts de l’incrédulité. »

À quoi nulle réponse n’est donnée par le cahier de l'Église Saint-Étienne de Bourges (2), qui expose au complet les plaintes des malheureux congruistes. Les rédacteurs se gardèrent bien d'en livrer le texte authentique à l’assemblée du baillage ou à l'évêque ; ils l’expédièrent au Gouvernement, malgré la défense d’un vicaire général « les accusant de tendre à l'indépendance. »

(1) Arch. parl. t. NI, 508-512. (2) Ibid. 513-514.