Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

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donnée au mérite. » On réclame « que toute prévention en cour de Rome soit abolie. »

L'épiscopat manque dans la Marche, comme dans le Bourbonnais. Les Cahiers de Guéret et du Dorat (1), confiés exclusivement à des curés congruistes, reproduisent sans passion les plaintes et les vœux généralement exprimés par le clergé inférieur. Le vote par tête y est admis et l'égalité de l'impôt y est proclamée avec inscription des contribua bles sur « rôle unique. »

A Bourges trônait un archevêque, Jean-Auguste de Chastenet-Puységur, dont la juridiction s’étendait sur les provinces d'Auvergne, du Velay et du Limousin. Il domina l'assemblée ecclésiastique du Berry, fit ou laissa faire un Cahier quelconque, puis le mit dans sa poche — d'où il n’est pas sorti. — Du reste, il rendit à Necker un compte passablement ironique des élections qu'il avait présidées (2) :

« L'Ordre du clergé de Berry, Monsieur, a fini hier ses séances, en nommant ses députés. Il m'a fait l'honneur de me choisir unanimement et m’a adjoint deux curés acluellement titulaires et un curé retiré chanoine d’une collégiale. Le Chapitre et les autres bénéficiers, abbés, prieurs, etc. ont été affligés de n'avoir pas fourni de députés, mais le nombre des voix de messieurs les curés était de plus de 300 sur 429 qui concouraient à l'élection.

« Les points principaux de nos cahiers sont le culte public réservé exclusivement à la religion catholique, l'égalité dans la répartition des impositions, l'opinion par Ordre adoptée unanimement, la conservation de nos formes (d’imposition) en nous soumettant à toute vérification du cadastre, le retour périodique des États généraux, qu'aucun impôt ne pourra être adoplé définitivement que lorsque les

(1) Arch. part. t. I, 674 et 681. . (2) Lettre du 29 mars 1789, collection manuscrite des Archives

nationales, B IL, 29 p. 483-484.