Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LA LUTTE ECCLÉSIASTIQUE 241

Chartres est élu, le cahier ne contient plus les vœux atténués du ticrs-élat clérical qu'avec la réserve qu'ils seraient réalisés « sans nuire aux gros décimateurs. »

A Etampes(1), dont un curé dela ville obtient les suffrages, on implore « la sagesse des États généraux en faveur du « malheureux sort des curés »et de law mendicité des campagnes. » Mais on accepte, de la plume d'un vicaire général astucieux, un long déraisonnement contre « l'opinion par tête, illusion trompeuse et annonce dangereuse, inventée par le despotisme ministériel comme une dernière ressource pour empêcher l'assemblée ou du moins les effets des États généraux. »

A Chartres (2), l’évêque, M. de Lubersac, préside et se fait nommer député. Il réussit en compliquant les divisions ecclésiastiques des divisions provinciales du pays Chartrain, qui veut des États distincts de l'Orléanais, et en persuadant aux curés que ce n'est pas à leurs dépens, au contraire, qu'il doit être réservé aux États généraux des places éminentes à l'épiscopat. Mais les curés ne manquent pas de supplier plus loin le roi de ne distribuer de prélatures que, « conformément aux lois de l’Église et à la pureté des canons, qui réclament surtout contre les fortunes excessives, surprises à sa bonté et qui sont un scandale pour les laïques et un sujet de murmures pour un grand nombre d'ecclésiastiques qui manquent du nécessaire. »

Dans la pelite province du Perche, les curés, maitres de l'assemblée de Bellesme (3), demandent, au premier article de leur cahier, « la suppression de l'ordonnance qui attribue aux évèques le droit de punir un ecclésiastique

(1) Arch. parl. t. III, 279. (2) Ibid, IT, p. 623-626. 3

(3) Ibid, V, 319, 14