Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

284 LES CAÏNIERS DES CÜRES

tutionnelles que les députés doivent obtenir avant d’accotder Pimpôt.

Le reproche de ne s'occuper que de leurs intérêts temporels s'appliquerait mieux aux curés du pays de Gex, qui élisent l'official de l’évèché de Genève, dont ils dépendent, — qu'à ceux de l’Auxois, du Charollais, des Dombes, du Bellay, Bugey et Valromey qui, réclament avec énergie les libertés nationales, provinciales, municipales, individuelles, non moins que l'indépendance absolue de l'Église gallicane et « la tenue d’un concile national » (1).

I serait inique de reprocher l'oubli des intérêts publics et privés aux curés de Châtillon, (2) qui écrivent: « Les peines deviendront égales pour tous les Ordres. Les biens des condamnés ne seront plus confisqués. On tâchera de détruire le préjugé qui flétrit une famille entière pour le crime d'un seul. On accordera un dédommagement à l’innocence accusée et reconnue. »

A Bourg-en-Bresse, nommant deux d’entre eux députés, les curés réunissent leur cahier {3) à ceux du tiers-état et de la noblesse et, s'il font certaines réserves, celles-ci n'attaquent point les articles de politique libérale ou de réforme égalitaire; elles s'appliquent presque toujours à des motions laïques qui paraissent radicales au point de vue ecclésiastique. Par exemple, la suppression des annates, proposée par les nobles et par les bourgeois, est écartée, mais sans protestation. L'article sur la résidence obligée des « prélats » subit dans la colonne réservée au premier Ordre une correction qui en élargit la portée; on écrit: «tous les ecclésiastiques. » Les curés, bien que ce soit leur avis, n’osent pas contresigner la demande de l’exé-

(1) Arch. ParL. IT, 126 et 479. (2) Ibib. IL, 700. (3) 10id. 1, 453-464.