Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

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les assimiler aux respectables curés de notre capitale et des autres grandes villes du royaume.

« Vous avez été, Monsieur, cruellement déçu. Il va résulter de votre erreur involontaire que le haut clergé... ne sera point représenté aux États généraux.

« Dans tous les bailliages de notre arrondissement tout équilibre à été détruit ; les curés se sont trouvés prépondérants, et dans une proportion exorbitante, et ils en ont abusé pour n’appeler à la députation qu'un d’entre eux.

« Moi, seigneur laïque qui viens de siéger à l'assemblée de mon bailliage de Mâcon, je ne puis m'empêcher, Monsieur, malgré la rivalité de nos deux Ordres, de vous déclarer que nos curés ne se sont occupés que de maitriser l'élection de l’un deux, qu'ils n’ont réclamé que leurs intérèls personnels et leur indépendance, et que les grandes considérations de la gloire, de la prospérité et de la régénération de l'État ne sont jamais entrées pour rien dans leurs fougueuses délibérations.

« Daignezoctréyer, Monsieur, votre indulgence à un simple sujet du roi qui, déçu peut-être par son zèle ardent pour le bien publie, ose aussi proposer son humble avis à un ministre, dont toute l'Europe révère les lumières.

« DE PALERNE. »

Ce seigneur de Chintré dépeignait au vif l’animosité des curés contre le clergé aristocratique, mais il en exagérait énormément les effets politiques. Car, précisément, dans ce bailliage de Mâcon, qu'il dénonce, età Chälon-sur-Saône (1), où l'esprit est le même, les-cahiers ecclésiastiques commencent par un exposé — aussi libéral que celui des cahiers de la noblesse ou du tiers-état, — des libertés civiles et consti-

(1) Arch. Part. I, 601-604.