Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

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jusqu'au moment où les cérémonies de la semaine sainte et de Pâques rappelaient précipitamment lescurés dans leurs paroisses (1).

A propos du vote par Ordre se produisit un incident curieux. Il avait été arrêté par une majorité douteuse que le mandat d'opiner par Ordre serait donné aux deux députés. Les curés protestèrent et, le 7 avril, envoyèrent des délégués proposer au fiers-état une déclaration contraire, sous la condition que le tiers-état mettrait dans son cahier réduit « le maintien de la religion catholique dans toute son intégrité et pureté. » Cela n'étant pas accordé, les curés ne laissèrent pas moins la question du vote au sein des Etats généraux « à décider par la grande Assemblée nationale selon qu’elle le jugerait plus utile au bien général de l'État. » (2.

Le même abandon de la décision sur le mode de voter est consacré officiellement dans le cahier ecclésiastique de Mâcon (3). Ici l’évèque est remplacé par un curé, à la très vive indignation d'un noble de la région, qui écrit au ministre Necker, aussilôt après les élections (4) :

« Vous ne pouvez manquer d'être instruit de la conduite indigne qu'ont lenue messieurs les curés dans presque toutes les assemblées de bailliage. Vous n'aviez écouté, Monsieur, en les appelant en si grand nombre, que les sentiments de votre grande âme, qui vous avait fait juger ces ministres subalternes de notre religion d'après les graves exemples que donnent ceux des non catholiques dans votre patrie », — à Genève, en Suisse ; — «et peut-être qu'aussi vous aviez fait à nos pasteurs des campagnes l'honneur de

(L) Lettre du curé de Saint-Aubin à Necker, manuser. Arch, nat. B IL 59, f°s 1066-1085.

(2) Arch. Parl. IX, 111-193.

(8) 4. P. III, 620-623.

(4) Manuscrits des Archives nationales, B 111 76, fo 546.