Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

286 LES CAMIÈRS DES CÜRÉS

Présidant la réunion des trois Ordres de son bailliage au chef-lieu de son évèché, il les maintint unis, empêcha la rédaction de trois cahiers différents et fit adopter, comme « Cahier commun », une nouvelle brochure politique par lui lue aux électeurs (1).

Les questions particulières à l'Église, qui eussent risqué de diviser les Ordres, en sont écartées. Il n’y est fait que cette allusion dans la partie traitant de « l'égalité proportionnelle des contributions » :

« Le clergé de ce bailliage, sans remonter aux titres primitifs des immunités, fait avec joie le sacrifice de tout ce quise trouvera incompatible avec le salutaire principe de l'égalité proportionnelle de contribution. Attaché à ses formes anciennes, qui lui procurent les moyens de soulager ses membres les plus pauvres, et qui lui conservent des assemblées précieuses dans un ordre de choses cher et sacré, il est encore prêt à les abandonner, si elles ne peuvent se concilier avec le bien général, ou même si lopinion qu'elles serviraient à conserver des inégalités de répartition peut fomenter des jalousies ou devenir une semence de discorde. »

Dans le bailliage de Langres, à Chaumont-en-Bassigny, les trois Ordres firent imprimer ensemble leurs procèsverbaux et cahiers (2). Mais ils ne suivirent pas autrement le patriotique exemple donné par Monseigneur dela Luzerne.

En leur première assemblée générale du 12 mars 1789, le Grand Bailli, assisté de son lieutenant général, avait appelé tous les membres présents à prêter le serment « de procéder fidèlement à la rédaction des cahiers et à la nomination des députés. » Il avait lu l'article 43 du Règlement royal, disant que chaque Ordre exprimerait ses

(1) Imprimée immédiatement en 149 pages in-80. (2) In-8, de 200 pages, Bibl. Nat. Lb?5, 43.