Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

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ecclésiastiques, votant des décimes, répartissant des coniributions quelconques, les curés « y aient des représentants élus par eux, en. nombre égal à tous les autres députés réunis. »

En terminant ce cahier mémorable, les curés du Loudunois félicitent les nobles du « sacrifice qu'ils viennent de faive volontiers des prérogatives les plus utiles de leur Ordre pour subvenir aux besoins de l'État »; ilsles appuient dans le maintien des « droits honorifiques, rangs, préséances et dignités que les pères de ces généreux défenseurs de la patrie ont acquis au prix de leur sang ». Nous souhaitons même, s'écrient-ils, « que, par de nouvelles distinctions, on ajoute, s'il est possible, un nouveau degré à la considération qu'ils méritent personnellement par leurs votes civiques. Pour nous, qui ne devonsnous glorifier que dans la croix et l'humiliation du Sauveur, nous ne cherchons à nous distinguer que par nos vertus évangéliques et par la ferveur de nos prières pour la prospérité de lanation, et, si l'on daigne augmenter notre trop juste portion de pain, l'emploi que nous en ferons, le plus consolant et le plus cher à notre cœur, sera de le partager avec nos frères indigents et de manger le reste dans la paix et la joie de nos âmes. »

Un publiciste royaliste de l'époque (1), rapporteuntraitqui prouve jusqu'où les curés de 1789 poussaient le désintéressement patriotique.

Les trois Ordres du bailliage de Château-Thierry, ayant achevé leurs opérations électorales, étaient rassemblés dans l'Église des Cordeliers pour proclamer en commun leurs députés et leur faire prêter double serment : d’abord d'exécuter fidèlement le mandat qui venait de leur être confié,

(4) Montjoye, Hisf. de France en 1188-1189, Paris 1197, in-80, t. 1, p. 493-497.