Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

328 LES CAHIERS DES CURES

« si l'Assemblée nationale s'occupe du célibat des prètres et détruit cette discipline barbare, que le gouvernement n’a pas :e plus léger intérêt à soutenir, les esprits, même faibles, ne pourront oser concevoir de craintes sur la disposition des biens ecclésiastiques. » En « grand esprit, » comme dit Edgar Quinet (1), Mirabeau s'était ainsi rendu compte du double pas qu'il y avait à faire, quant aux biens et quant aux personnes ecclésiastiques, pour sortir de la tradition du catholicisme absolutiste. « Sa logique d'homme d'État voyait clairement que la révolution dans la société nécessitait une révolution dans l'Église, et que rien ne scrait fait de sûr, de durable, si le principe mème de la caste cléricale n'était extirpé de la religion nationale. »

(4 DÉFINITION LAÏQUE DE LA DÎME

L'énorme cahier du tiers-état de Nemours, dont le principal rédacteur fut Dupont, l'ami de Voltaire et le collaborateur de Turgot (2), fournit, sur la dime, considérée dans ses effets économiques et dans son objet ecclésiastique, des explications détaillées.

« Le service des curés, — y lisons-nous, — service dans lequel ne sauraient entrer en rien les ordres religieux qu’« on «ne peut compter, tant respectables qu'ils soient, au nom« bre des besoins publics (sic), — intéresse la société entière et leur fonction doit être regardée comme une sorte

(1) La Révolution t. T, p.159, (2) Arch. part. t, IV, p, 112-215,