Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LE SERMENT DU JEU DE PAUME 349

Le clergé, « consentant à être associé à toutes les impositions royales et locales, » écrit l'assemblée ecclésiastique de Villenceuve-de-Berg (4), « à aussi le droit d'entrer dans toutes les administrations Municipales diocésaines ou paroissiales. » — « Ministres de paix et de charité, » disent les curés du Beauvoisis (2), nous avons droit à une large parlicipation dans les œuvres de bienfaisance et à un rang dislingué dans les cérémonies publiques. » Car « on ne saurail donner trop de considération au corps des pasteurs; plus ils seront estimés, plus ils deviendront eslimables. »

« Soulager les peuples, concilier les différends, réformer les abus, rétablir l'ordre où règne la confusion, protéger les pauvres, essuyer les larmes des malheureux, propager partout le flambeau de la vérité; telles sont nos fonctions augustes ! » s'écrient les curés de Crépy-en-Valois.

Sans se figurer commettre une hérésie, attenter aux droits de la papauté, — dont, d’ailleurs, en 1789, l'on ne s'occupe guère plus que si elle n'avait déjà qu’une existence historique, — de très nombreuses assemblées ecclésiastiques, de celles même où les curés ne se trouvent pas en majorité, réclament une nouvelle démarcation des paroisses, — les trop grandes démembrées (3), les trop petites réunies (4). — Qu'il n'y ait plus de succursales, ni d'annexes ; que « loutes les paroisses soient érigées en cures ! » dit-on dans les cahiers de Lyon, d'Auxerre et autres. Celui de Vitryle-François exprime encore inieux le vœu général : « Que chaque paroisse ait son curé! »

Ainsi égalisés, — depuis le religieux ou le chanoine ou le chevalier de Malte titulaire d’une cure (5), jusqu'au des-

(1) Arch. part. NI, 782-706.

(2) Ibid. 11, 287-297.

(3) Cahier du clergé de Paris,

(4) Id. de Tulle.

(5) Id, de Paris, Rouen, Laon, ete,

20