Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

348 LES CAIIERS DES CURES

demandent que toutes les cures soient décernées au concours à des vicaires ayant exercé un certain nombre d'années. Assez fréquemment la question est renvoyée aux États généraux, ou bien au futur Concile national, et l’on se contente de rappeler « les droits anciens des curés (1). »

Dans les cahiers ruraux les plus visiblement rédigés par des curés, il est parfois demandé que l'élection du pasteur soit rendue à la paroisse elle-même et se fasse en « assemblée générale de tousles chefs de famille (2). » Les FranesComtois réclament la « liberté aux communautés d'habiLants de se faire desservir par un prêtre à leur gré (3). »

En Bretagne, « le peuple de Rennes » propose « l'élection des curés par l'assemblée de district, » exactement comme il sera décidé dans la constitution civile du clergé. — Les bourgeois de Vannes, de Nantes, se contenteraient de la présentation par les paroissiens à l'évêque de trois sujets pris dans chaque cure ou vicariat. — Le Liers-état de Parishors-murs résume en ces termes les vœux de la majorité des délégués de la banlieue : « Les paroisses se choisiront leurs curés parmi les vicaires et autres prêtres habitués ayant au moins six ans de ministère. »

Nous ne connaissons aucune protestation des curés contre ces vœux populaires. IIS admeltaient, ce nous semble, très volontiers de cesser d’être imposés aux paroisses pour en devenir les élus. En Anjou, Normandie, Champaone, ete., ils réclament avec insistance de faire partie des administralions de charité et des municipalités, même de présider celles-ci en l'absence des seigneurs... s'il reste des seigneurs. — Et, en même temps, au chapitre des « réformes générales, » ils inserivent : « Qu'il y ait partout des municipalités élues. »

(L) Cahier de Provins et Montereau.

(2) Peynier, Roquevaise, etc., en Provence. (3) Cahier d'Ornans, 4rch, part. WU, 172,