Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

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reste du clergé, pro reliquo clero,représentant à lui seul les abbés commendataires, les prieurs titulaires des bénéfices simples, les chapitres de collégiales (hors ville épiscopale); enfin un député pro reguluribus, ordinairement choisi dans le chapitre de la cathédrale ; ce qui fait en tout neuf membres à l'entière discrétion de l'évêque. »

Qu'en résulte-t-11? « Nous connaissons un diocèse, écrivent les auteurs des Doléances du clergé de second ordre (1), où les curés, au nombre de 280, réunissent 200.000 livres de revenu, et l'évêque avec le chapitre autant.Les curés paient 60,000 livres de décimes ; l’évêque et ses chanoines, 6,000. Ainsi les curés sont imposés au tiers de leurs revenus, les chanoines et l'évèque au trente-troisième... Des hommes assez vils pour commettre des concussions aussi atroces ne sont pas dignes que la nation leur continue le droit de s'imposer eux-mêmes ! »

On ne va pas si loin dans lescahiers officiels. Mais chaque fois qu'ils en trouvent l’occasion, les curés indiquent qu'ils sont volés et qu'ils ne veulent plus l'être. Les évêques, à Rouen, Clermont en Beauvoisis, Nérac, ete., sont obligés de promettre « l’envoi chez chaque contribuable de la liste imprimée de tous les ecclésiastiques du diocèse, avec chiffre de leur taxe », afin que chacun voie s'il paie assez ou doit payer plus et s'assure si la répartition est faite équitablement.

Les curés de Colmar, en une ligne franche ct claire, imposent la solution de la question : « Que le nom mème de privilége pécuniaire soit anéantil » C'est-à-dire égalilé de l'impôt ; un « rôle unique pour la contribution commune (2) »; tout contribuable citoyen.

(1) Biblioth. nat. Lb* 1210. (2) Cuhiors du clergé de Meaux, Crépy, Châlons-sur-Saône, etc,