Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

386 LES CAINIÈRS DES CURÉS

pour l’arracher aux mauvais conseils. Le temps empêche de siéger en plein air, sur la place d'armes. On se rend au vieux Versailles, et l'on s'établit dans la salle nue du Jeu de Paume, avec une petite table pour les secrétaires, et à peine un banc de bois pour le président et les orateurs.

Le représentant du Dauphiné, Mounier, {trouve la formule : « Les membres de l'Assemblée nationale prêtent le serment de ne se séparer jamais, jusqu'à ce que la constitutionduroyaume et larégénération de l’ordre public soient établies et affermies sur des bases solides. »

Bailly réclame, comme président, l'honneur de jurer le premier. Tous jurent, moins un, Martin (d’Auch.)

Cinq curés donnent leurs noms, cinq autres les apporteront le lendemain. Ce sont d’abord les curés Grégoire, Jallet, Lecesve, Besseet Simon (du bailliage de Bar-le-Duc). Ce sont ensuite : Dillon et Ballard, de la sénéchaussée de Poitiers ; Joyeux, de Châtellerault ; Duplaquet, de St-Quentin, Bouillot, de l'Auxois.

Grâce à la présence des uns et à l'adhésion immédiate des autres, leSerment du Jeude paume, n'est pas seulement un acte héroïque risqué par le tiers-état: c'est l'acte légal par lequel la majorité incontestable des représentants des

électeurs, que la monarchie a convoqués, proclame et réalise la souveraineté de la nation.

XVII RÉUNION DU CLERGÉ AUX COMMUNES

Les curés réclamaient en vain du cardinal de La Rochefoucauld, président du premier Ordre, une convocation pour