Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

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tionnalité de l'impôt, elle ne serait sanctionnée qu'après que « le clergé et la noblesse auraient voulu renoncer à leurs privilèges pécuniaires. »

A peine Sa Majesté daignait-elle inviter les États généraux « à chercher et lui proposer des moyens pour concilier labolition des lettres decachetavec les précautionsnécessaires à l'intérêt des familles et à la sûreté de l’État. » Quant à la liberté de la presse, elle ne serait accordée que si les États trouvaient « les moyens de la concilier avec le respect dû à la religion, aux mœurs et à l'honneur des citoyens. » Enfin l'admissibilité à tous lesemplois était expressément refusée dans l’armée.

La lecture des Déclarations royales soulevant quelques applaudissements aristocratiques, le Tiers rétablit vite le silence en eriant: « Paix là ! »

Le roi parla à son tour et en despote dit: « Si vous m'abandonniez dans une si belle entreprise, seul, je ferais le bien de mes peuples; seul, je me considérerais comme leur véritable représentant... Je vous ordonne, messieurs, de vous séparer tout de suite, et de vous rendre demain dans les chambres affectées à votre Ordre. »

Et Sa Majesté sortit, suivie desa noblesse, de presque tous les évêques et de quelques curés.

L'assemblée nationale du Jeu de Paume ne bougeait pas. Le maître de cérémonies, M. de Dreux-Brézé se présente et ya rappeler à voix basse au président l’ordre du roi. Il me semble, dit doucement Bailly, se tournant vers ses collègues, que « la nation assemblée ne peut recevoir d'ordre ? »

Mirabeau lance la fameuse invective: « Nous avons entendu les intentions qu’on a suggérées au roi. Allez dire à ceux qui vous envoient que nous sommes ici par la volonté du peuple etqu'onne nous en arrachera que par la puissance des baïonnettes ! »