Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES PREMIERS COMPLOTS 101

de la famille royale. Aussi, l’accusation fut-elle prise au sérieux par le rapporteur.

Après un long exorde, consacré à vanter la fidélité de l’armée « devenue le soutien du trône et de la légitimité », il s'attacha à prouver qu’un complot avait été formé contre la vie des princes ; que la résolution d’agir avait été concertée entre Desbans et Chayaux, et qu'ils étaient coupables, malgré l’absence d'attentat ; que Nepveu était au moins coupable de non-révélation ; que Guichard l'était d'actes séditieux, mais que Varaigne était irréprochable. Il termina, en disant :

« Vous allez, Messieurs, prononcer sur le sort des accusés. Comme juges et comme jurés, vous avez recueilli dans les débats et dans les pièces de la procédure tous les éléments et toutes les preuves qui doivent déterminer votre arrêt solennel. A l’instant où vous le rendrez, vous vous rappellerez que des hommes, aussi dangereux par leur audace que faibles par leur nombre, se sont réunis par leur haine commune pour la famille chérie des Bourbons, et n’ont pas craint de concerter entre eux les moyens d’attenter à des jours pour lesquels l’armée entière donnerait les siens. Qu'une punition exemplaire devienne le prix d’un complot exécrable ! Que le glaive des lois frappe de toute sa force la tête impie des traîtres

qui ont voulu souiller leurs mainsd’un crimeatroce! »