Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

402 LES COMPLOTS MILITAIRES

Les avocats s’efforcèrent en vain de démontrer l'inanité des charges imputées à leurs clients. Le colonel Druault, du 2° régiment, qui, le premier jour, n'avait voulu accorder aucun crédit à la délation de Faiseau, vint témoigner, à l’audience, de la sincérité du sergent-major, déclarant qu'il était généralement estimé, et «qu’il avait donné plusieurs fois des preuves de son dévouement à la famille royale, en faisant connaître à $es chefs les opinions des sous-officiers du régiment ».

Cette déposition, édifiante sur l'espionnage militaire organisé dans l’armée, décida du sort des accusés. À l’unanimité, Desbans et Chayaux furent condamnés à mort, et Nepveu à cinq ans de réclusion. Les autres étaient acquittés.

Les condamnés se pourvurent en révision, mais le pourvoi futrejeté. Le 6 septembre, dans l'après-midi, Desbans et Chayaux furent extraits de la prison militaire del’Abbaye, conduits à la plaine de Grenelle, et fusillés.

Le gouvernement se montrait d'une rigueur excessive contre toutes les marques de désaffection qu'il rencontrait dans l’armée. Quelques mois auparavant, le 9 mai, le même conseil de guerre avait condamné à mort, un soldat de la légion de l'Eure, Michel Couture, pour avoir excité ses camarades à la désertion,

tenu des propos séditieux, « et parlé du retour de