Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

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et ils furent mis en liberté le 3 novembre suivant.

Cette conspiration, dont il ne faut pas accepter toutes les extravagances, a été contestée par les écrivains royalistes. Mais les détails précis qu’en donne Pasquier prouvent bien qu’elle existait autrement que dans l'imagination de M. Decazes.

A ces intrigues de Paris correspondait d’ailleurs une fermentation singulière des départements de l'Ouest, où des agents des ultras attisaient l'hostilité contre le ministère, faisaient appel aux anciens soldats des armées royales, et semblaient préparer un soulèvement destiné à appuyer le mouvement de Paris.

Cette propagande était si active et menaçait d’être si dangereuse que le gouvernement fit arrêter quelques-uns de ces émissaires, Le Gall, Le Guevel, Billard qui furent condamnés par les cours d'assises de Vannes et de Laval (1).

Enfin, ce qui ne laissait aucun doute sur les menées des ultras, c'était la note secrète, émanée du pavillon Marsan, dans les premiers jours de juillet 1818.

Cette note, inspirée par le comte d’Artois, rédigée par M. de Vitrolles, et adressée sous main aux représentants des puissances à Paris, montrait la France comme menacée d’une nouvelle révolution. « La révo-

lution occupe tout, depuis le cabinet du roi, qui en est

(1) Lubis, t. 1.