Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES PREMIERS COMPLOTS 107

sister sur l'authenticité de cette pièce : écriture connue, lettre initiale pour signature, enfin le contenu qui ne pouvait venir que du général. Il n’était plus possible de douter de la conspiration; il fallait, en outre, reconnaître que des gens considérables y étaient entrés. »

On surveilla les individus dénoncés. On remarqua qu'ils étaient sans cesse en mouvement. On constata des manœuvres bizarres dans le régiment suisse de Rueil. Deux fois, il avait été conduit de grand matin, sous couleur d'exercice, aux portes de Saint-Cloud, et il y avait attendu plusieurs heures, sans raisons apparentes. Or ces jours étaient précisément des jours de conseil chez le roi. Enfin, il fut établi qu'il y avait giment de la Rochejaquelein, et que les hommes avaient

eu des allées et venues insolites au quartier du ré

été plusieurs fois soumis à des alertes inexpliquées. Ces deux régiments avaient donc été mis au service des conspirateurs.

Qu'’allait-on faire? Prévenir ou attendre? On hésita beaucoup. On se couvrit d'abord du côté des cuirassiers en les envoyant à Fontainebleau ; puis, le 6 juillet, on arrêta de Rieux, Romilly, Joannis, Chappedelaine qui furent mis au secret, et quelques jours après, Canuel. Donnadieu, désigné pour être arrêté, fut seulement entendu comme témoin. L'instruction ne

releva pas contre les prévenus des charges suffisantes;