Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

CHAPITRE IV

Le complot de Paris (19 août 1820).

Le ministre dont les ultras voulaient se délivrer en 1818, et qu'ils subirent encore deux ans, tomba brusquement du pouvoir au mois de février 1820. L’assassinat du duc de Berry (13 février) entraîna, huit jours après, la chute de M. Decazes. « Le pied lui a glissé dans le sang, » osait écrire Chateaubriand, qui voyait dans l'attentat de Louvel, avec tous les ultras, le progrès des idées libérales.

Cette catastrophe donna un tour inattendu et dan-

gereux à la politique de la Restauration. Depuis

quatre ans le gouvernement marchait bien. L'or-

donnance du 5 septembre 1816, la loi électorale de 1817, la loi du recrutement de 1818, l'ordonnance du 5 mars 1819 (qui avait faitentrer dansla Chambre des Pairs 61 membres nouveaux, parmi lesquels de nombreux généraux de l'Empire, Dejean, Becker, Belliard, Maison, etc.), enfin, les lois sur la presse, avaient été d’heureuses étapes sur le chemin d’un

libéralisme modéré et conciliant. L'hostilité crois-

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