Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LE COMPLOT DE PARIS (19 AOÛT 1820) 135

système des pronunciarntentos avait prévalu chez nous dans la politique ? L'exemple de l'Espagne est là pour répondre.

Ce grand procès venait de finir, lorsqu'arriva la nouvelle de la mort de Napoléon.

Bien que son souvenir fût toujours vivant dans le pays, et que son nom parût nécessaire pour grouper l’armée autour du libéralisme, Napoléon était resté étranger à cette agitation militaire. C’est une erreur singulière que celle où tombe Pasquier, quand il attribue au prisonnier de Sainte-Hélène, à son influence, à son argent, la conspiration d'août 1820, et quand il dit « qu'après la mort de Napoléon les conspirations ont entièrement cessé (1) ». C’est alors, au contraire, qu’elles ont redoublé d'activité. C’est dans le courant de 1822 qu'elles ont donné tout leur effort.

Pendant les premières années de sa captivité, Napoléon’ avait suivi d'assez près les événements. La politique maladroite de la Restauration, la proscription des généraux, la conspiration de Grenoble, le désordre des esprits lui apparaissaient, avec l’exagération inévitable de la distance, comme les signes précurseurs d’une guerre civile qui allait renverser les Bourbons. Il se prenait alors à espérer la déli-

vrance et l’apothéose du retour. Mais de nouveaux

(x) Mémoires, t. 1v, page 445. En note.