Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

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dans l’armée, on crut pouvoir tenter, ‘pour la fin de l’année, un vaste mouvement.

« Nous ne voyons aucun inconvénient à le dire aujourd’hui. Au commencement de 1822, la Charbonnerie était partout, dans l’armée, dans les écoles, dans la haute et moyenne industrie, dans la Chambre des députés et jusque dans la Chambre des pairs. Comme elle avait à sa disposition des régiments de ligne, les généraux nelui manquaient pas. Vous ignorions ce qui serait résulté d'une révolution, mais elle était possible, et même probable. L'hiver de 1822 vit échouer toutes ces tentatives par un concours d’accidents qu'il est inutile d'exposer ici... Toutes les affaires postérieures à celles de Belfort ont été les conséquences inopportunes et sans ensemble d’un vaste plan qui ne put être exécuté (1). »

Qui parle ainsi? Cest de Corcelles, député du Rhône, membre du comité directeur, engagé dans la Charbonnerie avec son fils. alors étudiant en droit, et son gendre, de Schonen, conseiller à la Cour d'appel de Paris.

De son côté, le commandant Gauchais, qui fut un

(x) F. de Corcelles, Documens pour servir à l'histoire des conspirations et des partis, 1831, in-80 (125 pages, dont la plupart vagues et déclamatoires et qui ne tiennent que fort peu les promesses du titre). Corcelles a publié encore plusieurs articles dans les revues du temps sur des questions d'économie sociale. *