Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES COMPLOTS DE L'EST : BELFORT ET COLMAR 153

émissaires de Paris, etc. On arrêta, en effet, à Besançon deux officiers en inactivité, dont on avait signalé le départ de Paris, les nommés Courbe et Flauzeau. On trouva, dans leurs malles, leurs armes, leurs uniformes et des pièces d'équipement. Tout cela était-il nécessaire pour un simple voyage auquel ils ne purent, d'ailleurs, attribuer un prétexte bien fondé? On arrêta, en même temps, un militaire nommé Guillemain, avec lequel ils s’étaient abouchés à Dole. L'éclat de ces arrestations apprit aux conjurés queleurs projets étaient éventés. Ils se tinrent tranquilles et se dispersèrent. Il semble qu'ils s'étaient proposés d’enlever le duc d'Angoulême (1).

Celui-ci continua son voyage par Strasbourg, Metz et Nancy, et rentra à Paris dans les premiers jours de juin, à la veille des troubles que fit éclaterla mort du jeune Lallemand. Son voyage avait fait peu de chose pour la popularité des Bourbons.

Grâce à ces dispositions d'une partie du pays, grâce au travail accompli dans le courant de 182r par

la Charbonnerie, à la fois dans la population civile et

(x, Après de longs débats sur la juridiction compétente, les accusés furent traduits devant la Cour d'assises de Riom, qui les acquitta. Les preuves judiciaires faisaient défaut. Quant à Ja conviction morale, dit Pasquier, il eût eté diflicile d’en acquérir une plus complète que celle que le gouvernement avait puisée dans les renseignements concordants venus des départements et aussi de l'étranger.

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