Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LA RESTAURATION ET L'ARMÉE 47

La dissolution de l'armée impériale, la proscription de ses chefs les plus populaires, s’accomplissaient sous l'œil satisfait des alliés dont les troupes occupaient notre territoire. En dépit de leur présence, n'était-il pas temps de donner à la France une armée nouvelle et dévouée à la royauté ?

Gouvion Saint-Cyr n’avait fait que passer au ministère de la guerre, où l’avait appelé tout d’abord la confiance de Louis XVIII (9 juillet-24 septembre 1815). Il y avait été remplacé par Clarke, duc de Feltre.

Ministre de l’Empire de 1807 à 1814, ministre de la Restauration du 11 au 20 mars 1815, Clarkes’était attaché à la fortune de Louis XVIII qu'il avait suivi à Gand. Rappelé au pouvoir, au lieu des qualités administratives que lui avait imposées Napoléon, il n’y apporta que les passions politiques inspirées par son nouveau maître. Il travailla à épurer l’armée de tout élément suspect, et la ferma à tous ceux qui avaient servi pendant les Cent-Jours.

En vertu d’une décision ministérielle du 12 octobre 1815, une commission composée du maréchal Victor, président, des lieutenants-généraux Lauriston et Bordesoulle, du maréchal-de-camp prince de Broglie, ancien émigré, du sous-inspecteur aux revues Duperreux, du commissaire-ordonnateur Chefdebien,

et du chevalier de Quérelles, ancien chef de bandes