Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES QUATRE SERGENTS DE LA ROCHELLE 25

et des départements de l'Ouest. Mais, à mes yeux, c’est la partie d’un plan beaucoup plus vaste auquel le comité directeur aurait donné l’avis et imprimerait le mouvement.

« Quoi qu'il en soit de cette présomption, l'Ouest est maintenant travaillé par ses agents et le mode de préparation répond à celui d'exécution. Suggestions perfides, excitations à la trahison et à la révolte, embauchage de militaires et d'habitants, solidarité ct responsabilité communes à toutévénement, on trouve tout cela dans leurs associations secrètes...

« Leur principal moyen, leur espérance favorite, c’est d'agir sur la troupe et de l'entrainer à la défection, non en s’altaquant aux masses, mais en attirant et en corrompant les individus. C’est ainsi qu'ils ont agi à Saumur, à Belfort, à Nantes, et qu'ils opéreront dans toutes les villes de garnison. Etc. (1). »

Avant le mouvement de Saumur, un complot avait été préparé à Nantes, dans le 13e de ligne. Averti par deux de ses espions, les sergents-majors Feydit et Ranvaud, Despinois décida l'arrestation de plusieurs officiers qui réussirent à s'échapper (6 fé-

(1) Arch. Nat. F. 7. 6660. D. 159. (Complot de Nantes.) Sur le général Despinois, né à Valenciennes en 1764, mort en 1848, voir Archives du Nord. I. 49, 3 série, Sur son administra-

tion à Paris, en 1815, voir les Mémoires du comte de Rochechouart, qui était alors commandant de place.

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