Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

214 LES COMPLOTS MILITAIRES

y ouvrir l’armée aux influences du dehors et à la propagande libérale.

Ces menées rencontraient dans le général Despinois, qui commandait à Nantes la 12° division militaire, un adversaire aussi habile que peu scrupuleux. Sans atteindre au fâcheux renom des Donnadieu et des Canuel, le général Despinois est de ceux dont les services militaires ont été compromis par la politique. Général des armées de la République, il avait été de bonne heure un des instruments de l’ambition, et, on ajoutait, de la police de Bonaparte.

Rallié aux Bourbons en 1814, et chargé du commandement de la r'° division militaire en 1815,1ls'était associé aux ressentiments de la deuxième Restauration contre le maréchal Ney, avec un zèle qui lui avait mérité le titre de comte, en 1816. Appelé à la 12° division, en 1821, en remplacement du général baron Pêcheux, il signalait avec sa clairvoyance de policierles progrès du mauvais esprit dans l'Ouest, et particulièrement dans l’armée.

Dans un long rapport adressé au ministre de la guerre (le duc de Bellune), il écrivait, le G février 1822 :

«... Les auteurs des menées actuelles en ont donc fait (de Nantes) un de leurs quartiers généraux.

Leur plan d'opération embrasse la plupart des villes

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