Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

.LES QUATRE SERGENTS DE LA: ROCHELLE 213

Révolution, et, sous le coup de cet affolement, en quelques semaines, il multiplia les rigueurs. On peut dire les cruautés (1).

Il frappa, non seulement tout commencement d’exécution (il n’y en eut qu'à Saumur), mais encore toute tendance au complot. Et la simple participation aux sociétés secrètes devint un crime que la mort seule était capable de punir, Voilà ce qu’on vit dans le procès de Nantes, qui n’atteignit que des contumaces ; dans celui de Toulon, dont fut victime le capitaine Vallé; surtout dans celui de Paris, dirigé contre les sergents de La Rochelle.

Dès 1817, la Bretagne était entamée par un violent esprit d'opposition. Nantes, en était le foyer, et de Nantes des relations s'étaient établies avec les principales villes de la région : Rennes, où la jeunesse libérale témoignait d’une turbulence que le général de Coutard s’employait à prévenir où à comprimer; Brest, où l’on sifflait les fonctionnaires: de passage, comme Bellart, et où la présence des missionnaires excitait des désordres qui déterminaient l’envoi de Lauriston (septembre 1820).

Le voisinage de la côte, le souvenir des ‘guerres civiles, l’antagonisme plus vivace qu'ailleurs entre l’ancienne noblesse et la bourgeoisie contribuaient à

(x) CF. Guizot, Des conspirations et de la justice politique, in-80, 1822, chez Ladvocat.