Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES QUATRE SERGENTS DE LA ROCHELLE 217

des deux sous-officiers Feydit et Ranvaud, étaient énergiquement contestés par les prévenus. Ceux-ci iuspiraient d’ailleurs un vif intérêt. Ils bénéficiaient de l’antipathie qui s’attachait à Despinois, ainsi qu’à l'attitude d’un régiment suisse en garnison à Nantes. Is furent acquittés au milieu de transports de joie qui dégénérèrent en désordres. Les Suisses chargèrent pour disperser les rassemblements et plusieurs personnes reçurent des coups de sabre. Despinois fut sifflé sur les promenades et au théâtre. Un journal de Nantes, l’Ami de la Charte, qui prenait parti pour les tapageurs, fut condamné à deux mois de prison et 4.ooo francs d'amende. Et quelques semaines après, la Cour d'assises, jugeant sans l'assistance du jury, condamna cinq des contumaces à la peine de mort. Baudry fut acquitté.

Depareiïlles rigueurs, déployées contrele simple délit d'association, expliquent le sort du capitaine Vallé.

Le capitaine Vallé doit à sa fin tragique l’intérêt qui s’est attaché à son nom, et le souvenir qu’en a gardé la ville de Toulon. Sans l’échafaud, sa vie n'aurait été que l’histoire obscure et banale de tant d’autres officiers à la demi-solde qui, des années de gloire etd’aventures,n’avaient conservé que la misère, qu'ils cachaient, et leur épée qu'ils montraient toujours (x).

(1) Pour cel épisode, je ne peux que renvoyer à un livre plein 13