Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES QUATRE SERGENTS DE LA ROCHELLE 233

il était délégué. Cette vente, dite Washington, était présidée par un avocat du nom de Baradère. Les membres les plus actifs en étaient Hénon, ancien militaire, chef d'institution dans le faubo urgSaintMarcel; Gauran, chirurgien à l'hôpital Baujon, et Rozé, employé d’une compagnie d'assurances.

Un déjeuner fut convenu chez un marchand de vins de la rue Descartes, derrière l’église Saint-Étiennedu-Mont, à l'enseigne du Ro Clovis. Il y assista, avec les principaux sous-officiers, trois délégués de la vente centrale. Hénon prononça un discours dans lequel il fit l'éloge des armées de la République. II dit que l'armée nouvelle se montrerait digne de son aînée, et qu’elleimiterait l'exemple des bataillons espagnols conduits par Riego et Quiroga. La devise ‘nettement formulée par Hénon fut : République, Constitution de 1791. Il ajouta qu'il fallait, à chaque heure du jour ou de la nuit, se tenir prêt à répondre à l'appel de la révolution libératrice. Ce discours fut salué d’applaudissements unanimes.

Lorsqu'on se sépara, les délégués de la vente centrale remirent à Bories des poignards d’une forme particulière. Lefèvre, qui n'avait pas assisté à la réunion, blâma cette distribution de poignards, comme puérile et dangereuse. L'événement lui donna raison.

Le régiment quitta Paris le 22 janvier 1822. C'était

le moment où des soulèvementsse préparaient à Nan-