Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

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tes et à Saumur. On comptait que le 45°, dont les principales étapes étaient Orléans, Tours, Poitiers, Niort, serait appelé à y prêter la main. Mais une sorte de fatalité sembla peser sur la vente pendant toute la route.

À Orléans, Bories put réunir ses camarades dans un cabaret, et leur communiquer ses espérances. € Nous nous rassemblâmes à la Fleur de Lis, sur la route de Tours, où nous fimes un dîner que Bories paya. Pendant ce repas, on but à la santé de la liberté. Bories nous exhorta à prendre patience; que nous n'arriverions pas à La Rochelle sans attaquer, que nous nous porterions sur Saumur, dont les portes seraient ouvertes par la garnison (1)... » Mais quelques heures après, uné altercation, qu’ileut avec des soldats d’un régiment suisse, le fit consigner à la garde du camp, et le sépara de ses camarades.

À Poitiers, il ne fut pas enfermé comme aux autres étapes. Il reçut un billet de logement chez un ancien officier. C’était un piège dans lequel il tomba. Car il s’ouvrittrop facilement à son hôte sur les dispositions du régiment, et il en parla également au sergent major Choulet, créature et espion du colonel, qui s’empressa de rapporter ces confidences.

A Niort, un banquet fut offert aux sous-officiers

(1) Arch. Nat., fonds cité, 6659. Lettre de Goubin au général Despinois (26 mars).

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