Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES QUATRE SERGENTS DE LA ROCHELLE 225

par les libéraux de la ville, au café Bellegarde, dont le patron était un ancien soldat de l’Empire. On y but, on s’échaulffa, on porta des toasts imprudents.

A La Rochelle, où le régiment arriva le 14 février, Bories fut aussitôt conduit en prison. Il put en sortir un jour, pendant une heure, grâce à la connivence d'un concierge provisoire, pour mettre en sûreté une malle pleine de papiers. Il était temps. Le mouvement de Saumur venait d’échouer, et un bataillon du /5e, au lieu d’y concourir, fut employé à pourchasser les débris de la bande de Berton.

Les renseignements fournis par la police de Paris sur l'esprit du régiment, les défiances du colonel éveillées par les rapports du sergent Choulet, les propos de Niort dénoncés au général Malartic, commandant du département, et transmis par lui à son supérieur, le général Despinois, tout cela, rapproché des mentes de Nantes et des événements de Saumur, c'était plus qu'il n'en fallait pour le flair policier de Despinois. Il se fit envoyer Bories, dont le départ laissa la direction de la vente à Pommier, au moment même où les circonstances rendaient cette tâche plus délicate et plus difficile (1).

Quinze jours après, Berton et Delon, traqués par

(1) On me permettra de ne donner que les détails essentiels et nécessaires pour comprendre le procès. Autrement, un simple chapitre ne suffirait pas pour une histoire qui tient du roman,

et qui en à défrayé plusieurs, sans parler d'un drame,

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