Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

226 LES COMPLOTS MILITAIRES

la police, arrivèrent dans les environs de La Rochelle. Delon, que le conseil de guerre de Tours venait de condamner à mort, était attendu par un bâtiment de commerce qui devait le conduire en Espagne. Il vit les carbonari civils de La Rochelle et Pommier. Il accusait Berton de l'échec de Saumur, et le pressait de partir avec lui. Le général s’obstina malheureusement à rester. Comme nous le savons, il cherchait une revanche qu’il ne trouva pas.

Par l'intermédiaire des carbonari civils de La Rochelle, il se mit en rapport avec Pommier, et l'invita à réunir ses camarades, de façon à les tenir prêts pour une nouvelle tentative.

C’est ainsi qu’eut lieu la réunion de Lafond au cabaret du Lion d'Or, le 11 mars. Pommier se borna à signaler la présence de Berton dans les environs de La Rochelle. Aucun projet ne fut arrêté. Cependant, si quelques initiés commençaient à s'inquiéter, d’autres se montraient exaltés et impatients. Tel était le sergent major Goupillon, récemment admis, qui parlait de commencer sur-le-champ, d’enlever le régiment, et pour entrée de jeu, d’incendier les casernes. Cette proposition fut rejetée avec des murmures. En somme, on se sépara, comme toujours, après avoir échangé des phrases. « Notre projet, dit Lefevre, à une époque où il n'avait rien à cacher

(1845), notre projet n’était pas de faire soulever le